Nouvelles révélations sur les retombées des essais nucléaires en Polynésie
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Nouvelles révélations sur les retombées des essais nucléaires en Polynésie
source : http://www.la1ere.fr/2013/07/03/nouvelles-revelations-sur-les-retombees-des-essais-nucleaires-en-polynesie-45405.html
Par Maïté Koda le 03/07/2013
santé
Nouvelles révélations sur les retombées
des essais nucléaires en Polynésie
AFP IMAGES Un essai nucléaire tiré à Mururoa en 1971
Ces documents devraient être décortiqués avec attention par les associations de victimes.
Le premier essai nucléaire en Polynésie a eu lieu le 2 juillet 1966. Quarante-sept ans plus tard,
entre civils et militaires, nombreux sont ceux qui se déclarent victimes de ces essais,
affirmant avoir été contaminés par les retombées radioactives.
La déclassification de nouveaux documents concernant 149 nouvelles mesures de radioactivité en Polynésie
devrait donner du poids à leurs arguments.
La loi Morin remise en question
Jusqu'à présent, les associations font face à un gouvernement peu enclin à leur reconnaître leur statut.
Depuis 2010, la loi Morin détermine la reconnaissance et l'indemnisation des victimes.
Celles qui souhaitent déposer un dossier doivent répondre à des critères stricts, tant sur le plan, des maladies
reconnues que sur les zones géographiques concernées.
Or sur ce dernier point, les nouveaux documents déclassifiés pourraient changer la donne. Jusqu'à présent,
pour le gouvernement, seulement 21 îles et atolls polynésiens, situés à l'est de Mururoa étaient susceptibles
d'avoir été contaminés. Les mesures qui viennent d'être révélées par l'armée parlent quant à elles d'une contamination
s'étendant à l'ensemble de la Polynésie.
Pluies de plutonium
Autre information importante: les retombées de plutonium sur Tahiti. Devant l'évidence, l'armée avait finit par reconnaître
que l'île polynésienne, située à plus de 1 400 kilomètres de Mururoa avait été contaminée par les retombées du tir Centaure
le 17 juillet 1974. Mais jamais elle n'avait évoqué les pluies de plutonium qui se sont abattues sur la presqu'île les jours qui ont suivi.
Au total, 37 retombées ont été mesurées sur Tahiti. Et pour cause. Les taux relevés sont particulièrement élevés:
la radioexpositon est montée jusqu'à 500 fois la concentration maximale admise par heure .
Le tir a en effet contaminé des nuages au dessus de Mururoa, qui se sont ensuite déversés sur Tahiti. Les eaux de pluie,
chargée en métal lourd et extrêmement cancérigène, ont irrigué les sols et les champs, quand elles n'ont pas été directement
recueillies pour être consommées.
Bruno Barillot, ex- délégué du gouvernement Polynésien pour le suivi des conséquences des essais nucléaires, fraichement
débarqué par Gaston Flosse assure que l'armée lui avait menti à ce sujet.
Enfin les militaires ayant participé aux opérations aussi sont nombreux à réclamer des indemnités, notamment via l'AVEN,
l'association des vétérans des essais nucléaires. Là aussi, les documents devraient les aider dans leurs revendications:
on apprend que 26 bateaux de la marine nationale ont été touchés par des retombées non prévues.
Au total, ce sont 2050 pages qui ont été déclassifiées. Si leur contenu parait explosif, que dire alors des 110 pages qui restent
secret défense? Roland Oldham, président de l'association de victimes Moruroa e tatou s'interroge sur ces données restées secrètes.
Le député européen Jean-Jacob Bicep Europe ecologie ne se déclare pas surpris par ces révélations;
"Nous savions pertinemment que tout ce qu'on nous racontait manquait de sincérité.
On cherche à minimiser les effets, pour ensuite minimiser les indemnisations.
Les conséquences sanitaires sur la population polynésiennes ne sont pas prises en compte",déplore-t-il.
Réviser la loi Morin, une promesse du candidat Hollande
Depuis son adoption en janvier 2010, la loi Morin est régulièrement contestée. Au total, à peine une dizaine de victimes
ont été indemnisées en plus de 3 ans. Selon Patrice Bouveret, directeur de l'observatoire des armements,
au moins 10 000 personnes sont pourtant concernées. Mais nombreux sont les dossiers qui ne passent pas les premières
étapes faute de répondre aux critères définis par le gouvernement.
Lors de sa campagne pour la présidentielle le candidat Hollande avait promis, auprès des victimes des essais du Pacifique
et du Sahara de la modifier. Une promesse restée vaine.
En 2008, Christiane Taubira, alors députée PRG avait déjà déposé une proposition de loi portant déjà sur l'indemnisation
des victimes des essais nucléaires.
Une loi qui n'a jamais adoptée, mais qui, espère Roland Oldham, pourrait servir de
modèle pour une modification en profondeur de la loi Morin.
De son coté Jean-Jacob Bicep reste sceptique;
"Il y a tellement de promesses de campagne que le président Hollande n'a pas tenues, soupire-t-il.
C'est avant tout à la société civile de se mobiliser et de mettre la pression sur le gouvernement.
C'est le seul moyen de faire toute la transparence sur ce dossier."
.
Par Maïté Koda le 03/07/2013
santé
Nouvelles révélations sur les retombées
des essais nucléaires en Polynésie
AFP IMAGES Un essai nucléaire tiré à Mururoa en 1971
Ces documents devraient être décortiqués avec attention par les associations de victimes.
Le premier essai nucléaire en Polynésie a eu lieu le 2 juillet 1966. Quarante-sept ans plus tard,
entre civils et militaires, nombreux sont ceux qui se déclarent victimes de ces essais,
affirmant avoir été contaminés par les retombées radioactives.
La déclassification de nouveaux documents concernant 149 nouvelles mesures de radioactivité en Polynésie
devrait donner du poids à leurs arguments.
La loi Morin remise en question
Jusqu'à présent, les associations font face à un gouvernement peu enclin à leur reconnaître leur statut.
Depuis 2010, la loi Morin détermine la reconnaissance et l'indemnisation des victimes.
Celles qui souhaitent déposer un dossier doivent répondre à des critères stricts, tant sur le plan, des maladies
reconnues que sur les zones géographiques concernées.
Or sur ce dernier point, les nouveaux documents déclassifiés pourraient changer la donne. Jusqu'à présent,
pour le gouvernement, seulement 21 îles et atolls polynésiens, situés à l'est de Mururoa étaient susceptibles
d'avoir été contaminés. Les mesures qui viennent d'être révélées par l'armée parlent quant à elles d'une contamination
s'étendant à l'ensemble de la Polynésie.
Pluies de plutonium
Autre information importante: les retombées de plutonium sur Tahiti. Devant l'évidence, l'armée avait finit par reconnaître
que l'île polynésienne, située à plus de 1 400 kilomètres de Mururoa avait été contaminée par les retombées du tir Centaure
le 17 juillet 1974. Mais jamais elle n'avait évoqué les pluies de plutonium qui se sont abattues sur la presqu'île les jours qui ont suivi.
Au total, 37 retombées ont été mesurées sur Tahiti. Et pour cause. Les taux relevés sont particulièrement élevés:
la radioexpositon est montée jusqu'à 500 fois la concentration maximale admise par heure .
Le tir a en effet contaminé des nuages au dessus de Mururoa, qui se sont ensuite déversés sur Tahiti. Les eaux de pluie,
chargée en métal lourd et extrêmement cancérigène, ont irrigué les sols et les champs, quand elles n'ont pas été directement
recueillies pour être consommées.
Bruno Barillot, ex- délégué du gouvernement Polynésien pour le suivi des conséquences des essais nucléaires, fraichement
débarqué par Gaston Flosse assure que l'armée lui avait menti à ce sujet.
Enfin les militaires ayant participé aux opérations aussi sont nombreux à réclamer des indemnités, notamment via l'AVEN,
l'association des vétérans des essais nucléaires. Là aussi, les documents devraient les aider dans leurs revendications:
on apprend que 26 bateaux de la marine nationale ont été touchés par des retombées non prévues.
Au total, ce sont 2050 pages qui ont été déclassifiées. Si leur contenu parait explosif, que dire alors des 110 pages qui restent
secret défense? Roland Oldham, président de l'association de victimes Moruroa e tatou s'interroge sur ces données restées secrètes.
Le député européen Jean-Jacob Bicep Europe ecologie ne se déclare pas surpris par ces révélations;
"Nous savions pertinemment que tout ce qu'on nous racontait manquait de sincérité.
On cherche à minimiser les effets, pour ensuite minimiser les indemnisations.
Les conséquences sanitaires sur la population polynésiennes ne sont pas prises en compte",déplore-t-il.
Réviser la loi Morin, une promesse du candidat Hollande
Depuis son adoption en janvier 2010, la loi Morin est régulièrement contestée. Au total, à peine une dizaine de victimes
ont été indemnisées en plus de 3 ans. Selon Patrice Bouveret, directeur de l'observatoire des armements,
au moins 10 000 personnes sont pourtant concernées. Mais nombreux sont les dossiers qui ne passent pas les premières
étapes faute de répondre aux critères définis par le gouvernement.
Lors de sa campagne pour la présidentielle le candidat Hollande avait promis, auprès des victimes des essais du Pacifique
et du Sahara de la modifier. Une promesse restée vaine.
En 2008, Christiane Taubira, alors députée PRG avait déjà déposé une proposition de loi portant déjà sur l'indemnisation
des victimes des essais nucléaires.
Une loi qui n'a jamais adoptée, mais qui, espère Roland Oldham, pourrait servir de
modèle pour une modification en profondeur de la loi Morin.
De son coté Jean-Jacob Bicep reste sceptique;
"Il y a tellement de promesses de campagne que le président Hollande n'a pas tenues, soupire-t-il.
C'est avant tout à la société civile de se mobiliser et de mettre la pression sur le gouvernement.
C'est le seul moyen de faire toute la transparence sur ce dossier."
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