De Diabali à Tombouctou: 900 km, 5 jours, 80 ensablements. Une vraie "croisière jaune"!
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De Diabali à Tombouctou: 900 km, 5 jours, 80 ensablements. Une vraie "croisière jaune"!
Pour rallier Tombouctou, premier objectif des forces françaises au nord Mali, les soldats ont enduré une véritable traversée du désert. Cinq jours pour parcourir près de 900 km! François Rihouay, le correspondant d'Ouest-France, était dans cette colonne. "Embeded" avec le 2e RIMa, il se trouvait avec les soldats de la logistique, derrière les FS et les unités de combat qui progressaient en P4, VBL et VAB. Les soldats de la log, avec leurs gros GBC et TRM, en ont bavé. Récit.
Lorsqu’ils quittent Bamako pour une mission jusque-là tenue secrète – la reconquête et la sécurisation de la Tombouctou – les soldats français s’attendent à une longue route. Mais pas à un calvaire.
« La plus grande partie de la force Serval, entre 700 et 800 hommes, faisait partie du convoi », explique un jeune capitaine.
Devant, les forces spéciales françaises. Suivent les unités combattantes et leurs blindés légers. En queue de convoi, les poids lourds de la logistique. « Ils sont toujours oubliés par les gens, parce qu’ils arrivent après les « libérateurs » dans la ville. Mais sans eux, les combattants n’ont ni eau, ni nourriture, ni essence. Ils sont indispensables », fait remarquer un officier.
Pendant cinq jours, les « hommes de la logistique » progressent en terrain hostile. Des pick-up djihadistes sont signalés dans les environs. Ce convoi lourd et stratégique pourrait constituer une cible tentante.
Les ensablements s’enchaînent. 80 seront décomptés une fois la destination atteinte. « Le pire moment ? Quand nous avons avancé de 800 mètres en 12 heures. 27 ensablements », rapporte un capitaine. A ce rythme, le moral des troupes est mis à l’épreuve.
A défaut de combattre un ennemi qui reste invisible, les « milouf » luttent contre les éléments: le vent, le sable et même la pluie. Les semi-remorques les plus chargés semblent voués à un abandon forcé, à mesure que le convoi pénètre dans les zones désertiques.
Pour chaque roue qui s’empêtre, deux ou trois soldats répètent inlassablement le même geste. Creuser avec l’une des quelques pelles disponibles. Parfois, c’est à mains nues que la besogne est effectuée, à la lumière d’une lampe frontale. Il faut souvent arrimer la charge, tenter de l’extirper de son minéral pétrin. En cas d’échec, recommencer. Tenter, s’il n’est pas déjà affairé avec un autre véhicule ensablé, d’utiliser un treuil mobile disponible. De jour comme de nuit.
« Les mécaniciens ont fait preuve d’une abnégation rare. Certains ont dormi une dizaine d’heures en cinq jours », se souvient un conducteur de blindé.
Du côté des troupes, les reproches aux « grosses têtes », le commandement qui a planifié la mission, se multiplient. La reconnaissance du terrain a été négligée, se défendent les intéressés. Au final, la hiérarchie reporte de 24h l’ordre d’arrivée à Tombouctou. « Car l’armée n’est jamais en retard », ironise un gradé, qui espère avoir vécu là la première et dernière « traversée du désert, au sens figuré. » Sa consolation: avoir fait partie des quelques soldats français de cette « opération Tombouctou. » Mission accomplie.
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