A Chartres, des centaines de souvenirs de guerre conservés à l'Historial militaire

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A Chartres, des centaines de souvenirs de guerre conservés à l'Historial militaire


À l’intérieur d’un vaste hangar, sur le site du CM101 au Coudray, d’anciennes Jeep, chars, et canons côtoient des casques de soldats de la Seconde Guerre mondiale. Photo Quentin Reix Quentin reix

Par leurs infatigables recherches, les membres de l’Historial militaire de Chartres et de l’Eure-et-Loir, la plupart collectionneurs, enrichissent les réserves de l’association.
À l’intérieur d’un vaste hangar, sur le site du CM101 au Coudray, d’anciennes Jeep, chars, et canons côtoient des casques de soldats de la Seconde Guerre mondiale, des quilles laissées par des Américains dans un village, des drapeaux et objets de toutes sortes. C’est sur ce site que l’on rassemble tous les trésors de l’histoire militaire trouvés de 1750 à nos jours dans le département. Une vraie caverne d’Ali Baba pour les amateurs d’histoire militaire.

À la tête de l’Historial militaire de Chartres et de l’Eure-et-Loir (HMCEL) créé il y a sept ans, Yves Cuzin, ne se définit pas lui-même comme un collectionneur. « Je ne suis pas dans cette accumulation », explique-t-il. « Cela reflète un certain état d’esprit. C’est une addiction, ce sont des monomaniaques », plaisante-t-il.

Beaucoup d’armes ont été stockées ici par les Allemands car le département était grosso-modo à mi-chemin de la Normandie et du Pas-de-Calais.

Ce n’est pas grave : ici, d’autres s’en chargent bien volontiers. Car sur la cinquantaine d’adhérents, beaucoup sont de grands collectionneurs. Et il faut dire qu’en Eure-et-Loir, il y a de quoi chercher, et trouver.

« Pendant la Seconde Guerre mondiale, ne sachant pas ou se produirait le Débarquement, en Normandie ou dans le Nord, beaucoup d’armes ont été stockées ici par les Allemands car le département était grosso-modo à mi-chemin de la Normandie et du Pas-de-Calais », poursuit Yves Cuzin. « Il y avait une vingtaine de dépôts de munitions allemands. »

Frédéric (*), l’un des membres actifs de l’association, est l’un des collectionneurs parmi les plus férus de l’HMCEL. « Dès que l’on trouve un objet, on fait appel à lui pour l’identification », avance le président. Enfant, il a commencé à collectionner les porte-clefs, puis s’est progressivement tourné vers les objets militaires et, surtout, les documents : archives, anciennes photographies de matériel militaire, de canons, d’avions, d’uniformes, mais aussi des cartes, ou encore des carnets de soldats. « Pour moi, on naît collectionneur et on le reste, où on ne le devient jamais », avance-t-il. « C’est un état d’esprit. »


Certaines armes de guerre ou munitions comme ces obus sont interdites chez les particuliers, mais tolérées dans les musées, tout en étant évidemment désactivées.

« On essaye d’embrasser la totalité d’une chose. Ça ne finit jamais, c’est une recherche permanente », ajoute-t-il. Alors il ne compte ni son temps pour courir brocantes et vide-greniers pendant des heures, ni, parfois, son argent pour emporter l’objet convoité. Pour la place, cette fois, les documents ont un intérêt : une ou deux bonnes armoires suffisent. « Une collection n’aime pas le désordre. Il faut éviter l’éparpillement, rassembler, ordonner, classifier. » Le collectionneur sait, aussi, se montrer discret. « Il y a une certaine forme de jalousie dans le milieu. On peut avoir des pièces que d’autres personnes veulent. »

Dans l’association, la plupart des membres ont effectué leur service militaire qui les a familiarisés avec l’univers. Pour certains, c’est de là qu’est née cette passion pour les objets liés à la guerre.

Un projet de déménagement

C’est aussi le cas de Fernand (*), 59 ans, collectionneurs depuis une vingtaine d’années. Lui, son truc, ce sont les armes blanches et les « souvenirs de guerre », dont d’anciens obus qu’il a légués à l’association, mais aussi des décorations, lampes, paquets de cigarettes... Toutes sortes de petits objets liés à la vie quotidienne des soldats. Lui collectionne, « par passion » mais voit aussi cela comme « un investissement financier. Une collection peut se revendre plus cher par la suite. »


Divers souvenirs sont exposés dans les vitrines. Photos : Quentin Reix

Prochainement, un déménagement, toujours sur le site du CM101, fera gagner 500 m² à l’Historial militaire. « On pourra alors dissocier la partie collection et la partie exposition », précise Yves Cuzin.

De quoi axer encore davantage leur travail sur la transmission des connaissances acquises durant des années de recherches et de collectes.

(*)Prénoms d’emprunts : les deux hommes souhaitant garder l’anonymat.