Le 16e Bataillon de Chasseurs rend hommage au lieutenant-colonel Driant
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Le 16e Bataillon de Chasseurs rend hommage au lieutenant-colonel Driant
Ce 31 janvier s’annonce chargé pour le 16e Bataillon de Chasseurs de Bitche étant donné que deux cérémonies sont à son programme. L’une d’elle marquera la dissolution officielle du Groupement tactique interarmes (GTIA) Acier, qui a été déployé dans la province afghane de Kapisa de mai à novembre 2012.
La seconde traduira l’enracinement du 16e Chasseurs en Lorraine, avec le changement de nom de la caserne où il s’est établi à Bitche, en juin 2010, en remplacement du 57e Régiment d’Artillerie, alors dissous.
Ainsi, le quartier Pagezy, du nom du général créateur de l’artillerie anti-aérienne française, s’appellera désormais “quartier lieutenant-colonel Driant.” Le parcours de cet officier est singulier.
Né le 11 septembre 1855 à Neufchâtel-sur-Aisne, Emile Driant est admis à l’âge de 20 ans à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, après avoir obtenu une licence ès-lettres. Affecté au 43e Régiment d’Infanterie puis au 4e Régiment de Zouaves, à Tunis, il devient l’officier d’ordonnance et le gendre du général Boulanger, lequel prendra des mesures populaires au sein des soldats et fera adopter le fusil Lebel.
Seulement, le général Boulanger, devenu ministre de la guerre en 1886, donne son nom à un mouvement politique controversé, très hostile à l’Allemagne et faisant une synthèse, pour schématiser, entre le nationalisme et différents courants du socialisme. Cette proximité causera des problèmes au jeune officier. En 1892, il prendra ainsi 8 jour d’arrêt pour avoir défendu son beau-père, suicidé un an plus tôt, dans une tribune publiée par Le Figaro.
Cependant, cela ne semble pas avoir de conséquences sur sa carrière. Promu commandant en 1896, il est nommé, trois ans plus tard, chef de corps du 1er Bataillon de Chasseurs à pied, qui tient garnison à Troyes. Son unité est alors connue sous le nom de “Bataillon Driant” et devient très populaire.
Seulement, politique et carrière militaire ne font jamais bon ménage. Il est alors sanctionné à plusieurs reprises pour avoir exprimé publiquement ses opinions concernant des affaires en cours, comme celle dite des “fiches”, appelée ainsi car des officiers catholiques avaient été “fichés”. Ce scandale avait provoqué la démission du général André, alors ministre de la Guerre.
Une autre affaire concerne les célébrations de la bataille de Sidi-Brahim. S’étant ému que des hommes du 1er Bataillon de Chasseurs aient assisté à une messe, le ministre de la Guerre avait demandé des explications au général commandant le 20e Corps, et au chef de corps. La réponse de ce dernier lui valut alors 15 jours d’arrêt.
Bloqué dans son avancement, le lieutenant-colonel Driant décide alors de mettre un terme à sa carrière militaire pour se lancer en politique. C’est ainsi qu’il devient député de Nancy, en 1910, avec l’étiquette Action Libérale, un parti politique de centre-droit. Qui plus est, et alors qu’il était encore en activité, l’officier avait publié plusieurs livres sous le pseudonyme de “capitaine Danrit” pour échapper à la censure militaire. En quelque sorte, il fait figure de pionner aujourd’hui…
Quoi qu’il en soit, quand éclate la Première Guerre Mondiale, le lieutenant-colonel Driant a 59 ans. Alors qu’il aurait pu se soustraire à toute obligation militaire étant donné son âge et ses fonctions militaires, il décide au contraire de reprendre du service. Le 14 août 1914, il prend ainsi le commandement des 56e et 59e Bataillons de Chasseurs. A l’automne 1915, il est chargé du secteur du bois des Caures, devant Verdun.
Le 21 février 1916, la Ve armée allemande y lance une violente offensive. Les première et seconde lignes françaises sont décimées sous le déluge de feu d’artillerie. Au bois des Caures, les 56 et 59e Chasseurs attendent l’ennemi. Ils vont lui opposer une résistance farouche, sous les ordres du lieutenant-colonel Driant, allant même jusqu’à contre-attaquer et reprendre les positions perdues.
Seulement, les renforts tardant à arriver, les Chasseurs encore valides sont contraints de se replier le lendemain. Le lieutenant-colonel Driant, fusil à la main, est en première ligne. Il partira parmi les derniers de la position française, avec les sergents Coisne et Hacquin. Malheureusement, une rafale de mitrailleuse le touche mortellement.
Finalement, les deux bataillons de Chasseurs, dont il ne reste qu’à peine le tiers des effectifs, auront tenu tête à deux divisions allemandes et permis de ralentir la progression de ces dernières pour attendre l’arrivée de troupes en renfort dans le secteur.
Après la Guerre, le lieutenant-colonel Driant sera élevé au rang de gloire nationale. Chaque 21 février, une cérémonie en sa mémoire ainsi qu’à celle de ses hommes, est célébrée à Verdun.
La seconde traduira l’enracinement du 16e Chasseurs en Lorraine, avec le changement de nom de la caserne où il s’est établi à Bitche, en juin 2010, en remplacement du 57e Régiment d’Artillerie, alors dissous.
Ainsi, le quartier Pagezy, du nom du général créateur de l’artillerie anti-aérienne française, s’appellera désormais “quartier lieutenant-colonel Driant.” Le parcours de cet officier est singulier.
Né le 11 septembre 1855 à Neufchâtel-sur-Aisne, Emile Driant est admis à l’âge de 20 ans à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, après avoir obtenu une licence ès-lettres. Affecté au 43e Régiment d’Infanterie puis au 4e Régiment de Zouaves, à Tunis, il devient l’officier d’ordonnance et le gendre du général Boulanger, lequel prendra des mesures populaires au sein des soldats et fera adopter le fusil Lebel.
Seulement, le général Boulanger, devenu ministre de la guerre en 1886, donne son nom à un mouvement politique controversé, très hostile à l’Allemagne et faisant une synthèse, pour schématiser, entre le nationalisme et différents courants du socialisme. Cette proximité causera des problèmes au jeune officier. En 1892, il prendra ainsi 8 jour d’arrêt pour avoir défendu son beau-père, suicidé un an plus tôt, dans une tribune publiée par Le Figaro.
Cependant, cela ne semble pas avoir de conséquences sur sa carrière. Promu commandant en 1896, il est nommé, trois ans plus tard, chef de corps du 1er Bataillon de Chasseurs à pied, qui tient garnison à Troyes. Son unité est alors connue sous le nom de “Bataillon Driant” et devient très populaire.
Seulement, politique et carrière militaire ne font jamais bon ménage. Il est alors sanctionné à plusieurs reprises pour avoir exprimé publiquement ses opinions concernant des affaires en cours, comme celle dite des “fiches”, appelée ainsi car des officiers catholiques avaient été “fichés”. Ce scandale avait provoqué la démission du général André, alors ministre de la Guerre.
Une autre affaire concerne les célébrations de la bataille de Sidi-Brahim. S’étant ému que des hommes du 1er Bataillon de Chasseurs aient assisté à une messe, le ministre de la Guerre avait demandé des explications au général commandant le 20e Corps, et au chef de corps. La réponse de ce dernier lui valut alors 15 jours d’arrêt.
Bloqué dans son avancement, le lieutenant-colonel Driant décide alors de mettre un terme à sa carrière militaire pour se lancer en politique. C’est ainsi qu’il devient député de Nancy, en 1910, avec l’étiquette Action Libérale, un parti politique de centre-droit. Qui plus est, et alors qu’il était encore en activité, l’officier avait publié plusieurs livres sous le pseudonyme de “capitaine Danrit” pour échapper à la censure militaire. En quelque sorte, il fait figure de pionner aujourd’hui…
Quoi qu’il en soit, quand éclate la Première Guerre Mondiale, le lieutenant-colonel Driant a 59 ans. Alors qu’il aurait pu se soustraire à toute obligation militaire étant donné son âge et ses fonctions militaires, il décide au contraire de reprendre du service. Le 14 août 1914, il prend ainsi le commandement des 56e et 59e Bataillons de Chasseurs. A l’automne 1915, il est chargé du secteur du bois des Caures, devant Verdun.
Le 21 février 1916, la Ve armée allemande y lance une violente offensive. Les première et seconde lignes françaises sont décimées sous le déluge de feu d’artillerie. Au bois des Caures, les 56 et 59e Chasseurs attendent l’ennemi. Ils vont lui opposer une résistance farouche, sous les ordres du lieutenant-colonel Driant, allant même jusqu’à contre-attaquer et reprendre les positions perdues.
Seulement, les renforts tardant à arriver, les Chasseurs encore valides sont contraints de se replier le lendemain. Le lieutenant-colonel Driant, fusil à la main, est en première ligne. Il partira parmi les derniers de la position française, avec les sergents Coisne et Hacquin. Malheureusement, une rafale de mitrailleuse le touche mortellement.
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