Origine des ambulances volantes
FORUM DE L'HISTORIAL MILITAIRE DE CHARTRES ET DE L'EURE-ET-LOIR :: Archives et documentations (Chartres / Eure-et-Loir) :: Photothèque, Bibliothèque, Vidéothèque, Webothèque
Page 1 sur 1
Origine des ambulances volantes
Le métier d’ambulancier est très ancien car dès l’antiquité, au VIème siècle un corps de cavaliers romains était chargé d'évacuer les blessés lors des combats.
Au XVIème siècle, lors des guerres de religion, pendant le règne d’Henri IV, l’armée inventa les premières ambulances : les caisses d’artillerie, tirées par des chevaux et qui amenaient les munitions, servaient ensuite au transport des blessés quand elles étaient vides. Des soldats étaient donc affectés au relevage et au transport des blessés.
Deux siècles plus tard, en 1794, le chirurgien militaire Dominique Larrey crée les premières « ambulances volantes » qui accompagnaient les soldats jusque sur le champ de bataille et prenaient immédiatement en charge les blessés.
I – Premier projet
Le premier projet date de 1768. Rédigé par Ravaton (auteur de CHIRURGIE d'Armée, ou Traité des Playes d'Armes à Feu et d'Armes Blanches), chirurgien militaire qui s’illustra à Fontenoy, il fut oublié dans les cartons du ministère de la Guerre. Ravaton voulait « former des brigades destinées à suivre les gros détachements de l’armée qui vont en guerre, afin que, en cas d’affaire, les troupes puissent avoir des secours prompts et assurés ».
Chaque brigade devait comprendre :
- du personnel : un chirurgien aide-major, cinq élèves, un apothicaire, un aumônier, cinq infirmiers ;
- du matériel : un caisson contenant une caisse d’instruments de chirurgie, un ballot d’appareils, des draps, une boîte de plumaceaux (1), un petit tonneau de vin, du pain frais, six brancards, …
II – Études de Larrey
Le 15 avril 1792, Dominique Larrey reçoit du Conseil de Santé l’ordre de réquisition suivant :
Baron Dominique LARREY (1766-1842)
Il est donc affecté à l’Armée du Rhin qui sera sous les ordres du Général Houchard (2). C’est le début d’une très grande aventure. Il essuie le baptême du feu le 29 septembre 1792 à Spire près du Rhin, cela lui permet d'appliquer les principes de la chirurgie navale. Il brave l'interdiction interdisant aux officiers de santé, sur terre, de se tenir à moins d'une lieue des combats et à attendre leur fin pour secourir les blessés, très vite avec quelques infirmiers il se même aux combattants pour les soigner. Au nom du règlement il est mis aux arrêts, mais « au nom de l’humanité » il est nommé chirurgien aide-major principal par le général Custine (3) après la prise de Mayence.
À la bataille de Limbourg, le 10 novembre 1792, il observe à la lorgnette, la rapidité avec laquelle les batteries d'artillerie à cheval se déplacent et imagine les « ambulances volantes », à laquelle son nom sera désormais attaché, capables de suivre les combattants et de les secourir jusqu'au cœur de la bataille. Chaque ambulance comprend un chirurgien-chef, deux assistants et un infirmier. Ils sont montés sur des chevaux dont les fontes et les portemanteaux portent des pansements et des instruments de premier secours. Les évacuations vers l’arrière se font au moyen de chevaux et de mulets bâtés de grands paniers.
Baron Dominique LARREY
Le Ministre de la Guerre Pache (4) lance un concours, le 12 novembre 1792. Il est organisé pour la création de voitures spécialement destinées au transport des blessés.
Dominique Larrey participe à ce concours. Son projet reçoit l’appui du Commissaire de Guerre Villeneuve. L’armée du Rhin peut se doter d’ambulances volantes. Dans un rapport adressé, fin de l’année 1793, au Conseil de Santé, il propose que son « ambulance volante » se compose de 12 officiers de santé, d’un nombre conséquent d’infirmiers et de deux voitures.
Ambulance volante de LARREY
Le Général Vicomte Alexandre de Beauharnais (5) est séduit par les avantages psychologiques de cette conception pour les soldats et pour la nouvelle organisation possible du service de santé. Mais « l'opposition des administrateurs », qui donnaient leurs ordres au service de santé, ne permet pas la réalisation de ce concept.
Celui-ci ne se fera que cinq ans plus tard, en 1797 à l'armée d'Italie du Général Bonaparte.
(1) : plumaceau : terme de Chirurgie; arrangement de plusieurs brins de charpie, qui se fait beaucoup plus large qu'épais, propre à être mis dans une plaie ou à la couvrir. Les plumaceaux doivent être proportionnés à la grandeur de la plaie. Ce mot vient du latin pluma, plume; parce que les anciens cousaient des plumes entre deux linges pour le même usage. On couvre les plumaceaux d'onguents, de baumes, & autres médicaments de consistance molle, ou on les trempe dans des liqueurs appropriées à l'état de la plaie ou de l'ulcère sur lequel on les applique.
(2) : Jean Nicolas Houchard (Forbach, le 24 janvier 1738 – Paris, le 17 novembre 1793), En 1792, il est colonel d'un régiment de chasseurs à cheval dans l'armée de Custine, Il est nommé commandant en chef de l'armée de la Moselle le 11 avril 1793. Jean Nicolas Houchard va remplacer le général Custine qui vient d'être destitué et sera guillotiné. Le 11 août 1793, Houchard prend ainsi le commandement suprême de l'armée du Nord. Accusé de ne pas avoir tiré, de la victoire de Hondschoote, tous les avantages qu’elle présentait, il est destitué et arrêté à Lille, le 24 septembre 1793. Il est convoqué par le tribunal révolutionnaire pour répondre de ses actes. Houchard fût guillotiné le dimanche 17 novembre 1793 (26 brumaire an II).
(3) : Comte Philippe de Custine (Metz, 1740 – Paris, 27 août, 1793), général placé à la tête de l’armée du Rhin en 1792, suspect de la Convention, on lui offre le commandement regroupé des armées du Nord, de Moselle et des Ardennes, il sera destitué le 22 juillet 1793 et guillotiné le 27 août 1793.
(4) : Jean Nicolas Pache (Paris, 1746 – Thin-le-Moutier, 1823) ministre de la guerre du 18 octobre 1792 au 2 janvier 1793. Il perd son poste ministériel ayant abandonné le parti girondin pour la Montagne.
(5) : Vicomte Alexandre de Beauharnais (Port-Royal de la Martinique, le 28 mai 1760 – Paris, le 23 juillet 1794), A la fin de l'Assemblée Constituante, il devint adjudant-général et partit pour l'armée du Nord ; il commanda le camp de Soissons, sous les ordres de Custine. Le 7 septembre 1792, il fut promu maréchal de camp (général de brigade) et le 8 mars 1793, général de division. Le 23 mai 1793, il devenait général en chef de l'armée du Rhin. Le 13 juin 1793, il fut nommé ministre de la Guerre, mais il refusa. Après la perte de Mayence, il démissionna et rentra chez lui. Arrêté en janvier 1794, il comparut devant le Tribunal révolutionnaire pour trahison et complicité de conspiration dans la prison des Carmes, fut condamné à mort et guillotiné cinq jours, avant le 9 Thermidor.
Bibliographie :
Histoire de la Médecine aux Armées (Ed Lavauzelle),
La Médecine Militaire (ecpa-défense),
Etat-major et service de santé du Commandant Bucquoy,
L’uniforme et les armes des soldats du Premier Empire de Liliane et Fred Funcken,
Fiches Historex,
Les feuillets du Service de Santé de la Grande Armée (n°1 à 5),
Hors Série n° 28 de Tradition Magazine.
publié par http://bienvenue-chez-costin.over-blog.com
Au XVIème siècle, lors des guerres de religion, pendant le règne d’Henri IV, l’armée inventa les premières ambulances : les caisses d’artillerie, tirées par des chevaux et qui amenaient les munitions, servaient ensuite au transport des blessés quand elles étaient vides. Des soldats étaient donc affectés au relevage et au transport des blessés.
Deux siècles plus tard, en 1794, le chirurgien militaire Dominique Larrey crée les premières « ambulances volantes » qui accompagnaient les soldats jusque sur le champ de bataille et prenaient immédiatement en charge les blessés.
I – Premier projet
Le premier projet date de 1768. Rédigé par Ravaton (auteur de CHIRURGIE d'Armée, ou Traité des Playes d'Armes à Feu et d'Armes Blanches), chirurgien militaire qui s’illustra à Fontenoy, il fut oublié dans les cartons du ministère de la Guerre. Ravaton voulait « former des brigades destinées à suivre les gros détachements de l’armée qui vont en guerre, afin que, en cas d’affaire, les troupes puissent avoir des secours prompts et assurés ».
Chaque brigade devait comprendre :
- du personnel : un chirurgien aide-major, cinq élèves, un apothicaire, un aumônier, cinq infirmiers ;
- du matériel : un caisson contenant une caisse d’instruments de chirurgie, un ballot d’appareils, des draps, une boîte de plumaceaux (1), un petit tonneau de vin, du pain frais, six brancards, …
II – Études de Larrey
Le 15 avril 1792, Dominique Larrey reçoit du Conseil de Santé l’ordre de réquisition suivant :
Baron Dominique LARREY (1766-1842)
Il est donc affecté à l’Armée du Rhin qui sera sous les ordres du Général Houchard (2). C’est le début d’une très grande aventure. Il essuie le baptême du feu le 29 septembre 1792 à Spire près du Rhin, cela lui permet d'appliquer les principes de la chirurgie navale. Il brave l'interdiction interdisant aux officiers de santé, sur terre, de se tenir à moins d'une lieue des combats et à attendre leur fin pour secourir les blessés, très vite avec quelques infirmiers il se même aux combattants pour les soigner. Au nom du règlement il est mis aux arrêts, mais « au nom de l’humanité » il est nommé chirurgien aide-major principal par le général Custine (3) après la prise de Mayence.
À la bataille de Limbourg, le 10 novembre 1792, il observe à la lorgnette, la rapidité avec laquelle les batteries d'artillerie à cheval se déplacent et imagine les « ambulances volantes », à laquelle son nom sera désormais attaché, capables de suivre les combattants et de les secourir jusqu'au cœur de la bataille. Chaque ambulance comprend un chirurgien-chef, deux assistants et un infirmier. Ils sont montés sur des chevaux dont les fontes et les portemanteaux portent des pansements et des instruments de premier secours. Les évacuations vers l’arrière se font au moyen de chevaux et de mulets bâtés de grands paniers.
Baron Dominique LARREY
Le Ministre de la Guerre Pache (4) lance un concours, le 12 novembre 1792. Il est organisé pour la création de voitures spécialement destinées au transport des blessés.
Dominique Larrey participe à ce concours. Son projet reçoit l’appui du Commissaire de Guerre Villeneuve. L’armée du Rhin peut se doter d’ambulances volantes. Dans un rapport adressé, fin de l’année 1793, au Conseil de Santé, il propose que son « ambulance volante » se compose de 12 officiers de santé, d’un nombre conséquent d’infirmiers et de deux voitures.
Ambulance volante de LARREY
Le Général Vicomte Alexandre de Beauharnais (5) est séduit par les avantages psychologiques de cette conception pour les soldats et pour la nouvelle organisation possible du service de santé. Mais « l'opposition des administrateurs », qui donnaient leurs ordres au service de santé, ne permet pas la réalisation de ce concept.
Celui-ci ne se fera que cinq ans plus tard, en 1797 à l'armée d'Italie du Général Bonaparte.
(1) : plumaceau : terme de Chirurgie; arrangement de plusieurs brins de charpie, qui se fait beaucoup plus large qu'épais, propre à être mis dans une plaie ou à la couvrir. Les plumaceaux doivent être proportionnés à la grandeur de la plaie. Ce mot vient du latin pluma, plume; parce que les anciens cousaient des plumes entre deux linges pour le même usage. On couvre les plumaceaux d'onguents, de baumes, & autres médicaments de consistance molle, ou on les trempe dans des liqueurs appropriées à l'état de la plaie ou de l'ulcère sur lequel on les applique.
(2) : Jean Nicolas Houchard (Forbach, le 24 janvier 1738 – Paris, le 17 novembre 1793), En 1792, il est colonel d'un régiment de chasseurs à cheval dans l'armée de Custine, Il est nommé commandant en chef de l'armée de la Moselle le 11 avril 1793. Jean Nicolas Houchard va remplacer le général Custine qui vient d'être destitué et sera guillotiné. Le 11 août 1793, Houchard prend ainsi le commandement suprême de l'armée du Nord. Accusé de ne pas avoir tiré, de la victoire de Hondschoote, tous les avantages qu’elle présentait, il est destitué et arrêté à Lille, le 24 septembre 1793. Il est convoqué par le tribunal révolutionnaire pour répondre de ses actes. Houchard fût guillotiné le dimanche 17 novembre 1793 (26 brumaire an II).
(3) : Comte Philippe de Custine (Metz, 1740 – Paris, 27 août, 1793), général placé à la tête de l’armée du Rhin en 1792, suspect de la Convention, on lui offre le commandement regroupé des armées du Nord, de Moselle et des Ardennes, il sera destitué le 22 juillet 1793 et guillotiné le 27 août 1793.
(4) : Jean Nicolas Pache (Paris, 1746 – Thin-le-Moutier, 1823) ministre de la guerre du 18 octobre 1792 au 2 janvier 1793. Il perd son poste ministériel ayant abandonné le parti girondin pour la Montagne.
(5) : Vicomte Alexandre de Beauharnais (Port-Royal de la Martinique, le 28 mai 1760 – Paris, le 23 juillet 1794), A la fin de l'Assemblée Constituante, il devint adjudant-général et partit pour l'armée du Nord ; il commanda le camp de Soissons, sous les ordres de Custine. Le 7 septembre 1792, il fut promu maréchal de camp (général de brigade) et le 8 mars 1793, général de division. Le 23 mai 1793, il devenait général en chef de l'armée du Rhin. Le 13 juin 1793, il fut nommé ministre de la Guerre, mais il refusa. Après la perte de Mayence, il démissionna et rentra chez lui. Arrêté en janvier 1794, il comparut devant le Tribunal révolutionnaire pour trahison et complicité de conspiration dans la prison des Carmes, fut condamné à mort et guillotiné cinq jours, avant le 9 Thermidor.
Bibliographie :
Histoire de la Médecine aux Armées (Ed Lavauzelle),
La Médecine Militaire (ecpa-défense),
Etat-major et service de santé du Commandant Bucquoy,
L’uniforme et les armes des soldats du Premier Empire de Liliane et Fred Funcken,
Fiches Historex,
Les feuillets du Service de Santé de la Grande Armée (n°1 à 5),
Hors Série n° 28 de Tradition Magazine.
publié par http://bienvenue-chez-costin.over-blog.com
Dernière édition par adj_rohan le Dim 3 Fév - 11:15, édité 5 fois
Würst de Percy
Le service du transport des blessés sur le champ de bataille, même s’il y eut appel à concours, résulte de deux initiatives individuelles : celle de Larrey et celle de Percy.
Würst de Percy
Le « Würst » est un moyen rapide d’amener du personnel sanitaire en un point du champ de bataille. C’est à l’armée du Rhin que Percy utilisa le « Würst » vers 1799. Il doit son nom au mot allemand qui signifie « saucisse ».
C’est un petit caisson allongé utilisé dans l’Artillerie volante. Le corps du caisson est suspendu. Le dessus est recouvert de cuir et arrondi pour servir de monture aux canonniers placés dessus à califourchon. Une tablette en bois court de chaque côté dans toute la longueur du caisson ; elle sert d’étriers.
Würtz
Percy utilise cette voiture. Le caisson est rempli d’objets de pansements et d’instruments de chirurgie. Il est monté, à l’aller, part des aide-chirurgiens et des infirmiers, et au retour, par des blessés.
Certains caissons furent améliorés :
- recouverts d’un toit en toile et de rideaux sur les côtés ;
- recouverts d’une succession de sièges en cuir (comme autant de selles individuelles), chacun ayant son pommeau.
Würtz
Bibliographie :
Histoire de la Médecine aux Armées (Ed Lavauzelle),
La Médecine Militaire (ecpa-défense),
Etat-major et service de santé du Commandant Bucquoy,
L’uniforme et les armes des soldats du Premier Empire de Liliane et Fred Funcken,
Fiches Historex,
Les feuillets du Service de Santé de la Grande Armée (n°1 à 5),
Hors Série n° 28 de Tradition Magazine.
publié par http://bienvenue-chez-costin.over-blog.com
Würst de Percy
Le « Würst » est un moyen rapide d’amener du personnel sanitaire en un point du champ de bataille. C’est à l’armée du Rhin que Percy utilisa le « Würst » vers 1799. Il doit son nom au mot allemand qui signifie « saucisse ».
C’est un petit caisson allongé utilisé dans l’Artillerie volante. Le corps du caisson est suspendu. Le dessus est recouvert de cuir et arrondi pour servir de monture aux canonniers placés dessus à califourchon. Une tablette en bois court de chaque côté dans toute la longueur du caisson ; elle sert d’étriers.
Würtz
Percy utilise cette voiture. Le caisson est rempli d’objets de pansements et d’instruments de chirurgie. Il est monté, à l’aller, part des aide-chirurgiens et des infirmiers, et au retour, par des blessés.
Certains caissons furent améliorés :
- recouverts d’un toit en toile et de rideaux sur les côtés ;
- recouverts d’une succession de sièges en cuir (comme autant de selles individuelles), chacun ayant son pommeau.
Würtz
Bibliographie :
Histoire de la Médecine aux Armées (Ed Lavauzelle),
La Médecine Militaire (ecpa-défense),
Etat-major et service de santé du Commandant Bucquoy,
L’uniforme et les armes des soldats du Premier Empire de Liliane et Fred Funcken,
Fiches Historex,
Les feuillets du Service de Santé de la Grande Armée (n°1 à 5),
Hors Série n° 28 de Tradition Magazine.
publié par http://bienvenue-chez-costin.over-blog.com
Dernière édition par adj_rohan le Dim 3 Fév - 17:06, édité 1 fois
Les ambulantes volantes de Larrey
Le service du transport des blessés sur le champ de bataille, même s’il y eut appel à concours, résulte de deux initiatives individuelles : celle de Larrey et celle de Percy.
Le projet de Dominique Larrey se réalise pour l'armée d'Italie du Général Bonaparte en 1797. Il se décompose en deux types de voitures : les ambulances volantes à deux et quatre roues.
I - Les ambulances volantes à deux roues
Les voitures sont des caisses en forme de coffre allongé. Les quatre angles inférieurs de la caisse sont suspendus par de fortes courroies de cuir à quatre ressorts de fer.
Les voitures sont percées de deux petites fenêtres sur les côtés, et s’ouvrent, par l’avant et par l’arrière, par une porte à deux battants. À l’intérieur, quatre petits rouleaux permettent de faire glisser un plateau couvert d’un matelas en cuir rembourré sur lequel se couchent les blessés.
Les panneaux latéraux sont eux aussi matelassés jusqu’à une hauteur de trente centimètres.
La voiture légère à deux roues peut être attelée de trois façons différentes :
- un cheval entre les brancards ;
- deux chevaux : l’un entre les brancards, l’autre en porteur en sous-verge et attelé à la hauteur du limonier, les traits bouclés à un palonnier suspendu au brancard gauche de la voiture ;
- deux chevaux : l’un entre les brancards, l’autre en porteur en flèche. Son collier est alors relié par des traits à l’extrémité des brancards de la voiture et le harnais ne comporte pas d’avaloir.
Les chevaux porteurs sont montés par les conducteurs.
II - Les ambulances volantes à quatre roues
Elles sont destinées surtout aux pays de montagne. La caisse est un peu plus longue et est généralement attelée de quatre, parfois six chevaux (en cas de terrain difficile). Certaines voitures, attelées à grands guides, sont conduites par un soldat, juché au devant de la caisse. Les deux chevaux de derrière sont attelés de chaque côté du timon de l’avant-train ; le cheval porteur à gauche, le sous-verge à droite. En plus de leur rôle de traction et de retenue, ils dirigent l’avant-train ; ils sont reliés à l’anneau d’attelage du timon par des chaînes engagées dans la plate-longe. Les deux chevaux de devant sont attelés au bout du timon par des palonniers reliés au porte palonnier de volée, cheval porteur à gauche et sous-verge à droite.
lourde
Les chevaux porteurs servent de monture aux conducteurs. Celui de sous-verge comprend : licol avec longe, bride de cavalerie, collier, une paire de traits, fourreau de traits, sous-ventrières, croupière, rênes de filet tenues par le conducteur. Pour les quatre chevaux, le harnais est le même, sauf que pour les chevaux de devant, l’avaloir et la plate-longe sont remplacés par un surdos recouvert d’une sellette en cuir de vache.
Ambulance volante de Larrey, voiture à quatre roues type 1
III - Décoration commune
Toutes ces voitures sont peintes extérieurement en gris, ocre clair ou vert olive. Les parois intérieures restent en bois naturel. Toutes les pièces métalliques : ferrures, charnières, ressorts, etc.…, sont noires. Les courroies de suspension et de balancement sont en cuir naturel. Les toitures sont en toile cirée noire. À l’intérieur, se trouvent des brancards.
Elles portent de chaque côté, en lettres blanches :
- Nème DIVISION d’AMBULANCE ;
- AMBULANCE du Nème CORPS ;
- AMBULANCE Générale.
L’inscription sur celles de la GARDE présente un Aigle au milieu de GARDE IMPERIALE, surmonté du mot AMBULANCE.
Les voitures, attelées par le train des Equipages, sont accompagnées d’infirmiers montés et de chirurgiens à cheval. Ils portent à l’arçon de leur selle, comme dans une valise, des moyens de pansements fort abondants.
Bibliographie :
Histoire de la Médecine aux Armées (Ed Lavauzelle),
La Médecine Militaire (ecpa-défense),
Etat-major et service de santé du Commandant Bucquoy,
L’uniforme et les armes des soldats du Premier Empire de Liliane et Fred Funcken,
Fiches Historex,
Les feuillets du Service de Santé de la Grande Armée (n°1 à 5),
Hors Série n° 28 de Tradition Magazine.
publié par http://bienvenue-chez-costin.over-blog.com
Le projet de Dominique Larrey se réalise pour l'armée d'Italie du Général Bonaparte en 1797. Il se décompose en deux types de voitures : les ambulances volantes à deux et quatre roues.
I - Les ambulances volantes à deux roues
Les voitures sont des caisses en forme de coffre allongé. Les quatre angles inférieurs de la caisse sont suspendus par de fortes courroies de cuir à quatre ressorts de fer.
Les voitures sont percées de deux petites fenêtres sur les côtés, et s’ouvrent, par l’avant et par l’arrière, par une porte à deux battants. À l’intérieur, quatre petits rouleaux permettent de faire glisser un plateau couvert d’un matelas en cuir rembourré sur lequel se couchent les blessés.
Les panneaux latéraux sont eux aussi matelassés jusqu’à une hauteur de trente centimètres.
La voiture légère à deux roues peut être attelée de trois façons différentes :
- un cheval entre les brancards ;
- deux chevaux : l’un entre les brancards, l’autre en porteur en sous-verge et attelé à la hauteur du limonier, les traits bouclés à un palonnier suspendu au brancard gauche de la voiture ;
- deux chevaux : l’un entre les brancards, l’autre en porteur en flèche. Son collier est alors relié par des traits à l’extrémité des brancards de la voiture et le harnais ne comporte pas d’avaloir.
Les chevaux porteurs sont montés par les conducteurs.
II - Les ambulances volantes à quatre roues
Elles sont destinées surtout aux pays de montagne. La caisse est un peu plus longue et est généralement attelée de quatre, parfois six chevaux (en cas de terrain difficile). Certaines voitures, attelées à grands guides, sont conduites par un soldat, juché au devant de la caisse. Les deux chevaux de derrière sont attelés de chaque côté du timon de l’avant-train ; le cheval porteur à gauche, le sous-verge à droite. En plus de leur rôle de traction et de retenue, ils dirigent l’avant-train ; ils sont reliés à l’anneau d’attelage du timon par des chaînes engagées dans la plate-longe. Les deux chevaux de devant sont attelés au bout du timon par des palonniers reliés au porte palonnier de volée, cheval porteur à gauche et sous-verge à droite.
lourde
Les chevaux porteurs servent de monture aux conducteurs. Celui de sous-verge comprend : licol avec longe, bride de cavalerie, collier, une paire de traits, fourreau de traits, sous-ventrières, croupière, rênes de filet tenues par le conducteur. Pour les quatre chevaux, le harnais est le même, sauf que pour les chevaux de devant, l’avaloir et la plate-longe sont remplacés par un surdos recouvert d’une sellette en cuir de vache.
Ambulance volante de Larrey, voiture à quatre roues type 1
III - Décoration commune
Toutes ces voitures sont peintes extérieurement en gris, ocre clair ou vert olive. Les parois intérieures restent en bois naturel. Toutes les pièces métalliques : ferrures, charnières, ressorts, etc.…, sont noires. Les courroies de suspension et de balancement sont en cuir naturel. Les toitures sont en toile cirée noire. À l’intérieur, se trouvent des brancards.
Elles portent de chaque côté, en lettres blanches :
- Nème DIVISION d’AMBULANCE ;
- AMBULANCE du Nème CORPS ;
- AMBULANCE Générale.
L’inscription sur celles de la GARDE présente un Aigle au milieu de GARDE IMPERIALE, surmonté du mot AMBULANCE.
Les voitures, attelées par le train des Equipages, sont accompagnées d’infirmiers montés et de chirurgiens à cheval. Ils portent à l’arçon de leur selle, comme dans une valise, des moyens de pansements fort abondants.
Bibliographie :
Histoire de la Médecine aux Armées (Ed Lavauzelle),
La Médecine Militaire (ecpa-défense),
Etat-major et service de santé du Commandant Bucquoy,
L’uniforme et les armes des soldats du Premier Empire de Liliane et Fred Funcken,
Fiches Historex,
Les feuillets du Service de Santé de la Grande Armée (n°1 à 5),
Hors Série n° 28 de Tradition Magazine.
publié par http://bienvenue-chez-costin.over-blog.com
Dernière édition par adj_rohan le Dim 3 Fév - 17:04, édité 2 fois
Le caisson d’ambulance
Le 1er septembre 1805 (14 fructidor an XIII) un décret donne la composition des caissons d’ambulance.
1. Chaque caisson contient :
- Deux matelas ;
- Six brancards de sangle ;
- Une caisse d’instruments de chirurgie ;
- Cinquante kilogrammes de charpie ;
- Cent kilogramme de linge à pansement ;
- Une caisse de pharmacie.
2. Inventaire de la caisse de pharmacie :
Il s'agit d'une caisse à compartiments qui comprend des médicaments et des ustensiles.
- Agaric du chêne / 32 g : amadouvier, espèce de champignon très coriace qui croît sur les vielles souches et dont on fait l’amadou ;
- Vitriol bleu ou de Chypre / 32 g : sulfate de cuivre ;
- Cire blanche / 32 g ;
- Colophane pulvérisé / 64 g ;
colophane : résidu solide obtenu après distillation de l(oléorésine (appelée aussi gemme), substance récoltée à partir des arbres résineux et en particulier les pins par une opération que l’on appelle le gemmage. (nom gascon : arcanson d’où la ville d’Arcachon). Cette résine a les propriétés de coller et d’imperméabiliser ;
- Eau de vie camphrée / 1 kg : le camphre (issu du camphrier) a des propriétés antiseptiques et légèrement anesthésiques. L’eau de vie camphrée est utilisée en friction pour les chutes et les contusions, en pansements contre la gangrène ;
- Acide acéteux / 64 g : autre nom du vinaigre (acide acétique ou éthanoïque) ;
- Liqueur d’Hoffmann / 64 g : autre nom de l’éther, utilisé en tant qu’anesthésique ;
- Laudanum liquide / 32 g : « dit de Sydenham » anesthésique léger ; c’est une macération d’opium, de safran, de cannelle et de clous de girofle dans du vin de Malaga ;
- Alcali volatil / 32 g : autre nom de l’ammoniac, mélangée à de l’eau de vie est utilisée en friction contre les contusions ;
- Quinquina : le quinquina est un arbuste originaire de l’Amérique du Sud. Son écorce contient des alcaloïdes, dont la quinine. Elle est tonique et fébrifuge, utilisée contre la fièvre et pour stimuler la digestion ;
- Calomel : ou chlorure mercureux est un minerai de couleur blanche. Le calomel est utilisé dès le XVIIème siècle comme diurétique et comme purgatif. Cependant, comme tous les composés mercuriels, le calomel est toxique par ingestion, inhalation et par contact ;
- Emétique : ou vomitif est une substance capable de provoquer un vomissement. Le plus connu est l’ipéca. La racine de l’ipéca (ou ipécacuanha) contient des alcaloïdes (dont l’émétine) et a des propriétés expectorantes et vomitives.
aiguilles à suture
3. Ustensiles :
- 4 petits bocaux ;
- 4 grands bocaux ;
- 2 flacons bouchés ;
- 4 écheveaux de fil blanc.
rétracteur de muscle
4. Contenu d’une trousse de chirurgien :
- Coutelas (pour amputer) ;
- Disque de Percy, rétracteur de chairs (pour amputer) ;
- Petite scie pour amputation des doigts ;
- Grande scie pour amputation des membres ;
- Crochet pour maintenir le surgeon pendant l’amputation ;
- Sonde tire-balles ;
- Forceps tire-balles ;
- Petites pinces brucelles ;
- Trépan et ses trocarts ;
- Scalpels et bistouris ;
- Davier pour extraire les dents
nécessaire d'extraction, pinces et scies
publié par http://bienvenue-chez-costin.over-blog.com
1. Chaque caisson contient :
- Deux matelas ;
- Six brancards de sangle ;
- Une caisse d’instruments de chirurgie ;
- Cinquante kilogrammes de charpie ;
- Cent kilogramme de linge à pansement ;
- Une caisse de pharmacie.
2. Inventaire de la caisse de pharmacie :
Il s'agit d'une caisse à compartiments qui comprend des médicaments et des ustensiles.
- Agaric du chêne / 32 g : amadouvier, espèce de champignon très coriace qui croît sur les vielles souches et dont on fait l’amadou ;
- Vitriol bleu ou de Chypre / 32 g : sulfate de cuivre ;
- Cire blanche / 32 g ;
- Colophane pulvérisé / 64 g ;
colophane : résidu solide obtenu après distillation de l(oléorésine (appelée aussi gemme), substance récoltée à partir des arbres résineux et en particulier les pins par une opération que l’on appelle le gemmage. (nom gascon : arcanson d’où la ville d’Arcachon). Cette résine a les propriétés de coller et d’imperméabiliser ;
- Eau de vie camphrée / 1 kg : le camphre (issu du camphrier) a des propriétés antiseptiques et légèrement anesthésiques. L’eau de vie camphrée est utilisée en friction pour les chutes et les contusions, en pansements contre la gangrène ;
- Acide acéteux / 64 g : autre nom du vinaigre (acide acétique ou éthanoïque) ;
- Liqueur d’Hoffmann / 64 g : autre nom de l’éther, utilisé en tant qu’anesthésique ;
- Laudanum liquide / 32 g : « dit de Sydenham » anesthésique léger ; c’est une macération d’opium, de safran, de cannelle et de clous de girofle dans du vin de Malaga ;
- Alcali volatil / 32 g : autre nom de l’ammoniac, mélangée à de l’eau de vie est utilisée en friction contre les contusions ;
- Quinquina : le quinquina est un arbuste originaire de l’Amérique du Sud. Son écorce contient des alcaloïdes, dont la quinine. Elle est tonique et fébrifuge, utilisée contre la fièvre et pour stimuler la digestion ;
- Calomel : ou chlorure mercureux est un minerai de couleur blanche. Le calomel est utilisé dès le XVIIème siècle comme diurétique et comme purgatif. Cependant, comme tous les composés mercuriels, le calomel est toxique par ingestion, inhalation et par contact ;
- Emétique : ou vomitif est une substance capable de provoquer un vomissement. Le plus connu est l’ipéca. La racine de l’ipéca (ou ipécacuanha) contient des alcaloïdes (dont l’émétine) et a des propriétés expectorantes et vomitives.
aiguilles à suture
3. Ustensiles :
- 4 petits bocaux ;
- 4 grands bocaux ;
- 2 flacons bouchés ;
- 4 écheveaux de fil blanc.
rétracteur de muscle
4. Contenu d’une trousse de chirurgien :
- Coutelas (pour amputer) ;
- Disque de Percy, rétracteur de chairs (pour amputer) ;
- Petite scie pour amputation des doigts ;
- Grande scie pour amputation des membres ;
- Crochet pour maintenir le surgeon pendant l’amputation ;
- Sonde tire-balles ;
- Forceps tire-balles ;
- Petites pinces brucelles ;
- Trépan et ses trocarts ;
- Scalpels et bistouris ;
- Davier pour extraire les dents
nécessaire d'extraction, pinces et scies
publié par http://bienvenue-chez-costin.over-blog.com
Sujets similaires
» Origine
» L'origine du mot "Pinard"
» Origine des documents photo et autres , citation des sources / Origin of the pictures and documents / Herkunft der Bilder und Dokumente
» Origine des documents photo et autres , citation des sources / Origin of the pictures and documents / Herkunft der Bilder und Dokumente
» L'origine du mot "Pinard"
» Origine des documents photo et autres , citation des sources / Origin of the pictures and documents / Herkunft der Bilder und Dokumente
» Origine des documents photo et autres , citation des sources / Origin of the pictures and documents / Herkunft der Bilder und Dokumente
FORUM DE L'HISTORIAL MILITAIRE DE CHARTRES ET DE L'EURE-ET-LOIR :: Archives et documentations (Chartres / Eure-et-Loir) :: Photothèque, Bibliothèque, Vidéothèque, Webothèque
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum