Riom (63) durant la guerre de 1870.
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Riom (63) durant la guerre de 1870.
Riom est restée loin des combats mais conserve un témoignage de ce pan de l’histoire française avec ce tableau signé, morceaux d’un vaste panorama découpé et éparpillé dans plusieurs musées de France. On peut le voir au dernier étage du musée Mandet
Si Riom est restée loin du front en 1870, elle a participé à l’effort national et a envoyé ses enfants se battre contre les Prussiens. L'été de 1870 est sec et chaud. Les Riomois aisés partent à la campagne. La candidature d'un Hohenzollern au trône d'Espagne n'inquiète personne. Même s'il y a des bruits de bottes, la confiance du pays dans son armée est totale. Pourtant elle n'est pas très bien préparée. La France demande à la Prusse une renonciation au trône d'Espagne. Mais le télégramme envoyé le 13 juillet par Bismarck à toutes les ambassades est jugé provocant. Il amène Napoléon III à déclarer la guerre avec l'assentiment du parlement. Souscriptions et prières publiques À Riom, une souscription publique est lancée par la ville, par la Société Lyrique et les Joyeux Chanteurs Riomois en faveur de l'armée. Des prières publiques sont demandées. Le 83 e de ligne, installé à la caserne Lafayette, (emplacement actuel de la poste), part le 24 juillet par le train. Personne ne doute d'une victoire rapide. Mais au fil des jours, les nouvelles sont contradictoires. On apprend le désastre que tardivement, début septembre. L'armée impériale s'est repliée sur Sedan le 28 août. Elle capitule le 2 septembre. Napoléon remet son épée au roi de Prusse Guillaume et part en captivité. Le régime impérial s'effondre et le 4 septembre un gouvernement de Défense Nationale proclame la République. À Riom, on a rappelé les classes 65-66. Un bataillon de la Garde Nationale Mobile est constitué : c'est le 4 e du 32 e régiment de mobiles du Puy-de-Dôme qui en comprend cinq (Combronde, Montaigut, Saint Gervais et Pontgibaud). Le gouvernement provisoire veut poursuivre la guerre. Anciens impériaux, royalistes et républicains se rangent derrière lui. L'armée prussienne poursuit sa route vers Paris qui capitule le 28 janvier. À Riom, le maire et le sous-préfet prennent la parole le 31 octobre au Pré Madame et font luire l'espoir d'une revanche. Des mesures sont préconisées au cas où l'ennemi atteindrait l'Auvergne : ne pas déchalasser les vignes pour gêner les charges de cavalerie, mettre en sûreté les récoltes et le bétail ou faire cultiver les champs abandonnés. Tandis que des réfugiés arrivent, on essaie de rétablir une vie normale. La rentrée des classes a lieu le 19 décembre. Le collège étant réquisitionné pour loger la Garde Mobile, les cours ont lieu au Musée, à la sous-préfecture et au palais. Une subvention de 25.000 francs est votée par le conseil municipal pour armes et munitions qui sont livrées en octobre. La population souscrit aussi pour un fanion, une épée, ou une mitrailleuse. Un comité centralise linges, compresses, bandes. 65 lits de l'Hôpital sont réservés aux militaires blessés et 10 lits sont installés au château de Montaclier. Le 4 e bataillon de la Garde Mobile est en ville ce qui ne va pas sans désordres : vols à l'étalage, rentrée nocturne bruyante, saccage d'une maison de tolérance. C'est avec un certain soulagement qu'on le voit partir vers l'armée de la Loire le 25 septembre, avec ceux de Clermont et d'Issoire. Il est engagé dans la bataille autour d'Orléans et participe à la prise de Coulmiers le 9 novembre. Mais la victoire n'est pas exploitée rapidement et un froid intense s'installe. Le 29 novembre la bataille perdue de Beaune-la-Rolande stoppe la marche vers Paris. Les restes du 4 e bataillon vont aider à constituer l'armée de l'Est, qui doit débloquer Belfort. Ils s'illustrent près de Montbéliard mais sont défaits à 10 km de Belfort. Les Riomois battent en retraite à partir du 19 janvier, dans le froid, la neige et sans vivres. L'armistice signé le 28 ne concerne pas les troupes de l'Est. Les Prussiens attaquent. Les Riomois se réfugient en Suisse où ils seront internés jusqu'au 13 mars. Pour eux, la guerre est finie. Un hiver très rude À Riom aussi, l'hiver a été rude. Le trafic ferroviaire est interrompu pendant un mois. La misère se développe. On crée des "fourneaux économiques", restaurants bon marché qui vendent des aliments à consommer sur place ou à emmener. Le 18 janvier 1871, l'empire allemand prend naissance dans la galerie des glaces du château de Versailles, où le roi de Prusse devient l'empereur Guillaume Ier. L'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées. De quoi motiver une revanche…
in Journal "La Montagne" du 05/05/2013
Si Riom est restée loin du front en 1870, elle a participé à l’effort national et a envoyé ses enfants se battre contre les Prussiens. L'été de 1870 est sec et chaud. Les Riomois aisés partent à la campagne. La candidature d'un Hohenzollern au trône d'Espagne n'inquiète personne. Même s'il y a des bruits de bottes, la confiance du pays dans son armée est totale. Pourtant elle n'est pas très bien préparée. La France demande à la Prusse une renonciation au trône d'Espagne. Mais le télégramme envoyé le 13 juillet par Bismarck à toutes les ambassades est jugé provocant. Il amène Napoléon III à déclarer la guerre avec l'assentiment du parlement. Souscriptions et prières publiques À Riom, une souscription publique est lancée par la ville, par la Société Lyrique et les Joyeux Chanteurs Riomois en faveur de l'armée. Des prières publiques sont demandées. Le 83 e de ligne, installé à la caserne Lafayette, (emplacement actuel de la poste), part le 24 juillet par le train. Personne ne doute d'une victoire rapide. Mais au fil des jours, les nouvelles sont contradictoires. On apprend le désastre que tardivement, début septembre. L'armée impériale s'est repliée sur Sedan le 28 août. Elle capitule le 2 septembre. Napoléon remet son épée au roi de Prusse Guillaume et part en captivité. Le régime impérial s'effondre et le 4 septembre un gouvernement de Défense Nationale proclame la République. À Riom, on a rappelé les classes 65-66. Un bataillon de la Garde Nationale Mobile est constitué : c'est le 4 e du 32 e régiment de mobiles du Puy-de-Dôme qui en comprend cinq (Combronde, Montaigut, Saint Gervais et Pontgibaud). Le gouvernement provisoire veut poursuivre la guerre. Anciens impériaux, royalistes et républicains se rangent derrière lui. L'armée prussienne poursuit sa route vers Paris qui capitule le 28 janvier. À Riom, le maire et le sous-préfet prennent la parole le 31 octobre au Pré Madame et font luire l'espoir d'une revanche. Des mesures sont préconisées au cas où l'ennemi atteindrait l'Auvergne : ne pas déchalasser les vignes pour gêner les charges de cavalerie, mettre en sûreté les récoltes et le bétail ou faire cultiver les champs abandonnés. Tandis que des réfugiés arrivent, on essaie de rétablir une vie normale. La rentrée des classes a lieu le 19 décembre. Le collège étant réquisitionné pour loger la Garde Mobile, les cours ont lieu au Musée, à la sous-préfecture et au palais. Une subvention de 25.000 francs est votée par le conseil municipal pour armes et munitions qui sont livrées en octobre. La population souscrit aussi pour un fanion, une épée, ou une mitrailleuse. Un comité centralise linges, compresses, bandes. 65 lits de l'Hôpital sont réservés aux militaires blessés et 10 lits sont installés au château de Montaclier. Le 4 e bataillon de la Garde Mobile est en ville ce qui ne va pas sans désordres : vols à l'étalage, rentrée nocturne bruyante, saccage d'une maison de tolérance. C'est avec un certain soulagement qu'on le voit partir vers l'armée de la Loire le 25 septembre, avec ceux de Clermont et d'Issoire. Il est engagé dans la bataille autour d'Orléans et participe à la prise de Coulmiers le 9 novembre. Mais la victoire n'est pas exploitée rapidement et un froid intense s'installe. Le 29 novembre la bataille perdue de Beaune-la-Rolande stoppe la marche vers Paris. Les restes du 4 e bataillon vont aider à constituer l'armée de l'Est, qui doit débloquer Belfort. Ils s'illustrent près de Montbéliard mais sont défaits à 10 km de Belfort. Les Riomois battent en retraite à partir du 19 janvier, dans le froid, la neige et sans vivres. L'armistice signé le 28 ne concerne pas les troupes de l'Est. Les Prussiens attaquent. Les Riomois se réfugient en Suisse où ils seront internés jusqu'au 13 mars. Pour eux, la guerre est finie. Un hiver très rude À Riom aussi, l'hiver a été rude. Le trafic ferroviaire est interrompu pendant un mois. La misère se développe. On crée des "fourneaux économiques", restaurants bon marché qui vendent des aliments à consommer sur place ou à emmener. Le 18 janvier 1871, l'empire allemand prend naissance dans la galerie des glaces du château de Versailles, où le roi de Prusse devient l'empereur Guillaume Ier. L'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées. De quoi motiver une revanche…
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