Les Maires de CHARTRES

source : http://www.lechorepublicain.fr/eure-et-loir/actualite/pays/pays-chartrain/chartres/2014/03/29/ces-maires-qui-ont-marque-l-histoire-de-chartres_1939579.html

1 Vincent Chevard. De tout temps, le notariat a été représenté à l'hôtel de ville de Chartres
et sept de ses membres sont devenus maires, notamment Vincent Chevard, qui avait son étude rue de la Volaille.
Élu en 1791, un de ses tout premiers actes dut être de souhaiter bonne route au bataillon des Volontaires d'Eure-et-Loir,
commandé par le futur général Marceau.
Vincent Chevard invita aussi le conseil général de la commune à acquérir le bel hôtel Montescot pour en faire sa maison commune.
Mais les évêques et les ecclésiastiques voulaient qu'il reste « un établissement utile » qui ne favoriserait pas « le fanatisme,
la superstition et le despotisme sacerdotal ».
La municipalité ne put que louer l'hôtel Montescot et dut attendre janvier 1824 avant de pouvoir l'acquérir.
Vincent Chevard est resté également célèbre pour avoir stoppé une émeute provoquée en 1792 par des éléments royalistes étrangers au département.

2 Nicolas-Pierre-Dominique Billard.[/b] En trois fois, Billard aîné totalisa vingt-quatre ans de
mairie (1802 à 1815 puis de 1819 à 1830).
Il fait partie des quatre maires qui ont démissionné pour des raisons de politique générale, le régime dont ils tenaient leur écharpe ayant cessé de plaire.
C'est sous les mandats de Billard aîné que la place Billard a été aménagée et que la ville a reçu la visite de personnages illustres :
l'empereur Napoléon I er et son épouse Marie-Louise en 1811 (Billard aîné s'était vu offrir en cadeau une boîte ornée du chiffre de Napoléon en diamants)
et le duc d'Angoulême, fils du futur roi Charles X, et la duchesse en 1823 (la rue du Cheval-Blanc fut rebaptisée pour l'occasion rue d'Angoulême).

3 Jules Delacroix.[/b] La ville a eu deux maires pharmaciens : Jules Delacroix (1876-1880)
et Raymond Gilbert, (1935-1944).
Tous deux ont la particularité d'avoir été appelés dans des situations graves, l'un à la naissance de la Troisième République, l'autre à son agonie.
Jules Delacroix avait désapprouvé le coup d'État du 2 décembre au point de refuser de siéger au conseil municipal.
Destitué en février 1874 par décret du président Mac-Mahon, il sera réélu en 1876 et démissionnera en 1880 après l'échec de son adjoint aux cantonales
(seuls quatre maires ont démissionné pour des raisons de politique locale).

4 Georges-Alfred Fessard.[/b] Réélu à cinq reprises (1896, 1900, 1904, 1908 et 1912),
ce notaire a été maire pendant dix-neuf ans et trois
semaines sans discontinuer.
Il détenait le record du mandat le plus long avant d'être battu par le socialiste Georges Lemoine, qui est resté à la tête de la ville pendant
vingt et un ans (1977-1998).
La ville de Chartres a radicalement changé sous les mandats de Georges-Alfred Fessard.
La place Billard s'est enfin dotée d'une halle et une politique d'aménagement de l'habitat a été mise en place. De coquets pavillons ont notamment
été remplacés un îlot de taudis dans le quartier de la Gloriette. C'est également Georges-Alfred Fessard qui est à l'origine en 1911 de la conception
et de la pose des plaques des noms des rues et des numéros de maisons. Il a rendu aussi obligatoire l'usage de récipients pour les ordures ménagères
et des administrés ont même tenté, en vain, de baptiser ces poubelles de "fessardinettes ".
Georges-Alfred Fessard a démissionné en 1912 mais est resté conseiller.
Il estimait qu'« il n'est pas bon qu'un homme s'éternise dans les mêmes fonctions ».

Frédéric Levent